Koweit: Vers le durcissement de l'octroi des visas aux Libanais
Les autorités koweïtiennes vont durcir les conditions d'obtention de visas pour les Libanais, dans un contexte de crise diplomatique entre Beyrouth et plusieurs pays arabes du Golfe, a indiqué mercredi à l'AFP une source de sécurité dans l'émirat.
Comme l'Arabie saoudite, le Koweït a rappelé son ambassadeur au Liban à la suite de propos du ministre de l'Information libanais critiquant l'intervention militaire de Ryad dans la guerre au Yémen.
Le Koweït, où vivent quelque 50.000 Libanais, a également demandé au chargé d'affaires libanais, plus haut diplomate dans l'émirat, de partir.
"Il y a une décision orale d'être plus stricts dans l'octroi de visas touristiques ou commerciaux aux Libanais", a indiqué cette source qui a requis l'anonymat.
Elle a cependant souligné qu'il n'y avait pas encore de décision officielle à ce sujet et que le Koweït n'avait pas interrompu la délivrance de visas aux Libanais.
Des centaines de milliers de Libanais travaillent dans les pays du Conseil de coopération du Golfe - Arabie saoudite, Emirats, Qatar, Bahreïn, Koweït et Oman - et craignent les répercussions de la crise diplomatique.
Un émissaire de la Ligue arabe s'est rendu à Beyrouth lundi pour tenter une médiation, et plaidé pour la démission du ministre de l'Information George Kordahi, afin d'amorcer un règlement de la crise.
Le ministre, soutenu par le Hezbollah chiite pro-iranien, refuse de démissionner.
L'affaire prend l'allure d'un bras de fer au sujet du Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise, qui est armé et financé par l'Iran chiite, grand rival régional de l'Arabie saoudite sunnite.
Le chef de la diplomatie saoudienne, Fayçal ben Farhan, avait déclaré que "le problème allait bien au-delà des simples commentaires d'un ministre" et dénoncé "l'hégémonie du Hezbollah sur le Liban".
La décision du Koweït intervient alors que les services de sécurité interrogent 16 Koweïtiens "soupçonnés de financer le Hezbollah" selon des médias locaux. Les chiites constituent une importante communauté au Koweït.
En 2015, les autorités koweïtiennes avaient démantelé une cellule qu'elles avaient accusée de collusion avec l'Iran et le Hezbollah. Elles avaient affirmé que le parti pro-iranien avait entraîné ses membres, ce que ce dernier avait démenti.